IL Y A ENVIRON 20 000 ANS



recul des glaciers

  Quelques repères :
Un bloc de protogine au sommet de la colline de Fourvière à Lyon, transporté par les glaciers depuis le massif du Mont Blanc.
Grenoble : ville construite sur une épaisseur de 800m d’alluvions glaciaires, à l’époque le niveau supérieur du glacier est à la hauteur de St Nizier du Moucherotte.
Les glaciers d’Argentière et du Tour « coulaient » vers le glacier du Rhône (Martigny).
Les glaciers sont d’excellents indicateurs climatiques du fait de leur réponse rapide à de faibles variations de températures et précipitations.
Depuis le dernier maximum de 1850 la mer de glace à tellement reculé que ce n’est plus vraiment un attrait touristique.
Pour la surface (30 Km2) elle passe à la 5° place des alpes françaises. (premier Aletsch en Suisse 117 Km2 environ).
C’est au physicien James David Forbes (1809/1868) que l’on doit sur la mer de glace l’étude des bandes qui portent son nom, et aux successeurs de Joseph Vallot (1864/1925), les bidons disgracieux chargés de matérialiser et mesurer l’avancée du glacier. Dans ma jeunesse je trouvais ça bien pratique pour se repérer par temps de brouillard.
Depuis 1850 la mer de glace à reculé de 2,4 Km, les glaciers alpins ont perdu en moyenne 50 % de leur surface, après une petite avancée entre 1954 et le milieu des années 1980.
Depuis 1983 la fonte s’est emballée, ce qui donne sur la mer de glace un recul de 700 m depuis 1993 et une perte d’épaisseur d’environ 80 m au niveau de la grotte qui devrait rapidement disparaître.
Selon les estimations le front du glacier devrait perdre environ 1 Km d’ici à 2040. Ce réchauffement est pratiquement uniforme sur les Alpes à toutes les altitudes. Il va exacerber les extrêmes climatiques, accentuer sécheresses et canicules, et leur alternance avec des périodes d’extrême pluviosité.
Avec une température globale inférieure de 5° à celle d’aujourd’hui lors de la dernière période glaciaire il y a environ 20 000 ans les glaciers alpins descendaient jusque dans la vallée du Rhône.
Nous pouvons imaginer sans mal ce qu’une température supérieure de 4 à5° pourrait provoquer à l’échelle planétaire. La conséquence la plus visible est la fonte des calottes glaciaires, et particulièrement au nord. Elles devraient totalement disparaître d’ici la fin du siècle, et générer une augmentation du niveau des mers d’environ 1 m. Hauteur moyenne des atolls du pacifique : entre 1 et 5 m, altitude de Paris entre 0.30 et 1.50 m, vous avez dit souci ????
Les 581 glaciers des Alpes Françaises ont perdu plus de la moitié de leur superficie entre la fin du petit âge glaciaire, à l’époque 575 Km2, et 2008 275 Km2. Cette perte n’atteint que 26% pour le côté français du mont blanc, elle est de 60 % pour la Vanoise et les grandes rousses moins élevées.
Les petits glaciers ont plus souffert que les grands.
Evolution de la mer de glace depuis 4000 ans.
10 stades d’avancée de la mer de glace ont été reconstitués pour la seconde moitié de l’holocène, grâce à la dendrochronologie des bois fossiles.
Avant J C : 1655/1544, 1230/1105, 1013/937, 802/777, vers 608.
Après J C : 312/337, 485/606, 1120/1178, 1248/1296, vers 1352.
Plus près de nous : 1640, 1821, 1852.
Si la chronologie de la mer de glace confirme que les glaciers ont connu de nombreuses fluctuations dans le passé, elle suggère également que le retrait actuel présente par sa rapidité un caractère tout à fait exceptionnel et inquiétant.
Dégradation du permafrost et écroulements rocheux.
Les écroulements rocheux sont les phénomènes naturels qui surprennent le plus, par leur soudaineté et des volumes parfois considérables.
Pour la face ouest du petit dru et le versant nord des aiguilles de Chamonix, la relation est forte entre les écroulements et le réchauffement. 70 % de la soixantaine d’écroulements ont eu lieu lors des décennies 1990 et 2000. En été 2015 avec ses 160 événements répertoriés dans le massif du Mont Blanc.
Le retrait du front des glaciers qui se fait à une vitesse jamais enregistrée dans le passé, l’abaissement accéléré de leur surface qui se couvre de débris rocheux, l’augmentation récente de la fréquence des écroulements, ne laissent pas augurer de lendemains qui chantent.


Jean-Pierre

Principale source :   Nature et patrimoine en pays de Savoie.
Voir aussi :                Les travaux de Luc Moreau sur le glacier d’Argentière (sur internet) c’est assez impressionnant.




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